28 juillet 2006

la foudre

La foudre a pu cramer l’épiderme, tordre les bras, les pieds.
La foudre aurait pu déchirer la peau du dos, fondre la carcasse.
Sur la table de dissection, ni machine à coudre, ni même parapluie,
juste une chaise, câblée par les ronces, lentement exécutée dans le jardin.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Fruit de ces tables rases à l’issue desquelles l’écriture semble n’avoir plus rien à dire au sens sartrien sinon ce mouvement même par quoi elle dit, en se disant, toute. La foudre s'est également abattue dans Les Chants de ce bon vieux Lautréamont, mettant en danger le narrateur : donnant lieu à une « nouvelle » fiction, indice s’il en est, de l’impensable stabilisation du sens et des pratiques langagières de l’œuvre.
Des tables rases d’une écriture hautement démystificatrice de ses propres processus naissent les nouvelles tables d’une « autre » fiction.
« Vraies » tables, si la double mise en abyme nous permet de l'imaginer, pupitres avec encriers, tables de dissection, machine à coudre après l'analyse, tables de fortune improvisées pour les besoins de l’écriture comme ce « lit de paille » du Chant premier ou au contraire ce précieux lit de satin du Chant quatrième où il fait bon écrire comme on ferait l’amour. Breton disait que « la poésie se faisait dans un lit comme l’amour ».
Ce fauteuil foudroyé suscite une vive émotion en montrant ce qui n'est plus : la foudre étant déjà passée par là, reste la puissance de la "frappe". Que reste-t-il de son corps éventré...
Amitiés à tous deux,
Amel Zmerli

1:57 AM  

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